Enfant, venant d’un milieu modeste, j’ai toujours été troublée par les gens qui mendiaient dans les rues de Marseille et par cette « dame » qui vendait, au boulevard Chave, des brins de thym glanés dans les collines. En même temps vers 15 ans, j’ai été saisie au plus intime de moi-même lors d’une veillée pascale en l’église Saint Michel, par la joie de croire en ce Dieu ressuscité qui aime tant les hommes. Cadeau immense fait à tout homme.
Cet appel du monde avec les plus petits, les exclus a trouvé sa plénitude dans l’appel vécu à l’intérieur de moi-même à suivre le Christ. C’est au cœur du monde, dans le quotidien, que ma réponse, à donner toute ma vie à Dieu, s’est faite.
Découvrir la dignité dans la fragilité :
J’ai donc rejoint un groupe de laïques consacrées de l’Institut Séculier Notre Dame du Travail de spiritualité ignatienne. Durant 10 ans, une formation solide théologique, ecclésiologique et humaine nous est donnée avec une retraite annuelle proposée. Cette vocation originale nous permet de rester dans une vie « ordinaire » pour vivre au quotidien de l’extraordinaire.
Nous nous retrouvons en groupe fraternel une fois par mois pour faire ensemble la relecture de nos vécus en nous questionnant mutuellement.
J’ai donc habité dans la grande banlieue lyonnaise, là où j’avais fait mes études et j’ai exercé une profession qui me permettait de rejoindre les plus pauvres économiquement et les plus exclus socialement. Mais ce sont eux qui m’ont fait découvrir la dignité de l’homme dans la fragilité. Je pense à Irène, Jeannine, Mario et bien d’autres.
Pour tenir dans cet attachement au Christ, dans cette vocation de laïque consacrée, il est nécessaire de se retirer pour prier dans sa chambre pour accueillir l’Esprit dans le silence. Tous les soirs, je reste fidèle à la prière d’alliance qui invite à rendre grâces pour les personnes rencontrées dans la journée et à demander à Dieu pardon pour être passée à côté des véritables relations. La fréquentation de l’eucharistie et des Ecritures tout au long de ma vie m’a été indispensable.
Le Christ comme centre de ma vie
Ce qui permet de tenir aussi dans cette vocation, ce sont les amis, les personnes avec lesquelles j’ai fait un chemin ensemble dans les différents engagements associatifs ou en Eglise. Beaucoup d’autres rencontres m’ont renforcée dans ma vocation : la vie en groupe de JOC ( Jeunesse ouvrière chrétienne), l’accompagnement de jeunes catéchumènes, les groupes de parents d’enfants handicapés, d’étudiants étrangers mais aussi les groupes bibliques. Pour moi, laïque consacrée, la famille tient une grande place dans les joies comme dans les difficultés.
L’unité de ma vie s’est faite autour de la personne du Christ avec tous ceux qui ont croisé et qui croisent aujourd’hui mon chemin. Toute avancée en humanité est mission du baptisé qui reconnait là le « travail de Dieu » et l’effort des hommes.
Yvette
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