Je suis très fort, par l’amitié, la prière, l’espérance, avec toutes.

L’événement que je voudrais exprimer est celui de deux entrées successives dans un foyer résident puis dans une maison médicalisée. Pendant huit années, je suis restée dans un foyer résident. J’occupais une chambre mais le foyer n’avait gardé que 20 places dont 10 pour des étudiants.

Le 10 Juillet, je couchais à dans une maison médicalisée, dans la même ville. Une maison importante (100 résidents environ) située dans un parc bien entretenu avec un cèdre du Liban magnifique. La chambre est agréable. Les repas sont bons. Le personnel est gai et disponible. Des animations sont proposées (musique, diapos, pique-nique) et suivies par beaucoup, malgré de nombreuses personnes handicapées limitées par des fauteuils roulant, des béquilles, des déambulateurs ou des cannes.

C’est le Seigneur qui m’a conduite à cette maison, me montrant une fois de plus l’humour qui est le sien. En effet, ma sœur aînée et moi, nous étions les « camilles » de mon petit frère, et lui était notre « camillon ».

Le Seigneur est toujours présent et Il m’attend chaque jour à la chapelle où j’ai la joie de pouvoir assister à une messe quotidienne assurée par deux pères camillliens.

 Fidèle, le Seigneur m’a conduite dans une vie consacrée. C’est ainsi que je suis entrée à Notre Dame du Travail. Le choix a été difficile jusqu’à ce que la volonté du Seigneur s’impose à moi. Mon engagement s’est traduit par une vie ordinaire : Il « se vit dans le monde, n’inclut pas de changement dans nos conditions habituelles de vie. Nous avons à les assumer. Elles sont le lieu d’expression de notre conversion, de nos rencontres avec les autres, le champ de notre mission en Eglise » (Statuts, III.15).

Cette mission, pour moi, s’est vécue plus particulièrement auprès des jeunes enfants et de leurs parents. J’ai été soutenue par la vie de groupe NDT qui a pris une place de plus en plus grande dans l’institut. Cela m’a aidé à m’ouvrir à une vie relationnelle plus simple.

C’est grâce à Ignace que j’ai été mise sur la route pour essayer de « trouver Dieu en toute chose ».

Au jour d’aujourd’hui, cela consiste pour moi à me rendre attentive à tous les moments vécus avec les autres résidents. Ainsi, je cherche à créer des liens en aidant les gens à s’ouvrir les uns aux autres, en veillant à ce que personne ne soit exclu. J’essaie de ne pas juger, de ne pas réduire l’autre à l’image qu’il me renvoie. Tout en restant discrète, j’essaie de discuter, d’encourager, de susciter l’intérêt. Pour certains, un simple petit geste d’attention (un sourire, dire bonjour, pousser un fauteuil, ramasser un mouchoir…) suffit à provoquer un sentiment de reconnaissance et à éveiller le désir de répondre. On voit bien qu’il est fondamental pour chacun de sentir sur soi un regard attentif.

Déjà dans les jardins d’enfant, je veillais à respecter la personnalité de chaque enfant et à instaurer une relation individualisée. C’est cela l’éducation : faire vivre et s’épanouir chacun selon ce qu’il est. C’est le sens de ma présence ici. Après m’être occupée des jeunes enfants, puis des élèves éducatrices, voilà que je continue à vivre ma vocation auprès des personnes âgées. D’ailleurs, j’ai pris contact avec la psychologue et nous avons réfléchi ensemble à la mise en place de temps d’animation pour les résidents.

Le témoignage du Christ, qui a assumé sa vie humaine et qui ne s’est pas dérobé devant la souffrance et la mort, m’aide et me soutient pour assumer à mon tour la vieillesse, l’usure et toutes les tentations qui vont avec, en restant vivante jusqu’au bout, en n’éteignant pas la petite mèche qui fume encore.

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